Les politiques d’austérité imposées aux pays européens par l’Allemagne, ont-elles atteint ce point où le coureur, comprenant soudain qu’il n’a plus rien sous les pieds, jette un regard penaud avant de s’écrouler ?
Sur le papier, ce « modèle » séduit. Non seulement l’Allemagne présente un taux de chômage officiel très inférieur à celui de ses voisins de l’ouest et du sud (6,9 % en avril), une balance commerciale excédentaire, mais l’inflexibilité de Mme Merkel sur la scène européenne rassure une population peu encline à voir le produit de ses sacrifices affecté au renflouage des pays du sud.
Hélas, ce paradis des petites et moyennes industries est aussi celui de la précarité où quatre salariés sur dix sont payés moins de 1000 euros par mois. Où l’imaginaire social et les pratiques salariales cantonnent les femmes aux tâches domestiques, agrémentées ou non d’un « petit boulot » à temps partiel ; payées 23 % de moins que les hommes, elles représentent la majorité des trois millions de salariés rémunérés moins de 6 euros de l’heure. Où le vieillissement explique une part importante de la baisse du chômage. Ou la croissance, négative au quatrième trimestre de l’année 2012, est estimée par les prévisionnistes de Berlin à 0,5 % en 2013.
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