Petit lexique militant

PETIT LEXIQUE MILITANT

Formation militante et générale des adhérents du Parti socialiste

Le lexique a vocation à s'enrichir au fur et à mesure des mises en ligne.

CERES

Créé en janvier 1966 par Jean-Pierre Chevènement, Georges Sarre, Didier Motchane et Alain Gomez, le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (CERES) se constitue comme un courant marxiste et rénovateur au sein de la SFIO et devient un des principaux courants du PS au Congrès d’Epinay en 1971, d’abord dans la majorité mitterrandienne jusqu’en 1975 puis de nouveau en soutien de François Mitterrand de 1979 à 1985. Il disparaît en 1990 pour devenir le courant chevènementiste « Socialisme et République ». En 1991, opposé au traité de Maastricht, Jean-Pierre Chevènement quitte le PS pour fonder le Mouvement des Citoyens (MDC).

Commission des résolutions

Au Congrès, réunion restreinte de délégués de motions appelés à étudier la possibilité d’aboutir à un texte unique synthétisant tout ou partie des motions qui ont été soumises au vote des militants. Habituellement, la synthèse se fait autour de la motion arrivée en tête. Les travaux de la commission des résolutions s’achèvent souvent au petit matin du dernier jour du Congrès.

Convention des institutions républicaines (CIR)

Club créé par François Mitterrand, Charles Hernu et Louis Mermaz en 1964 qui adhère l’année suivante à la fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) laquelle regroupe également la SFIO et les radicaux de gauche.

Contributions

Dans le cadre d’un Congrès, textes rédigés par les militants destinés à présenter des idées et des opinions soit générales (contributions d’orientation générale) soit sur des thèmes particuliers (contributions thématiques). Les contributions générales ne peuvent être présentées que par des membres des instances nationales. Après synthèse, elles peuvent fusionner partiellement ou totalement pour former la ou les motions finales d’orientation présentées au vote des militants.
D’après Temps Réels, la section internet du PS, les mots les plus mentionnés dans les 18 contributions générales au Congrès du Mans de 2005 ont été : égalité (349 occurences), salaires (182), mondialisation (150), chômage (124), inégalités (119), capitalisme (90) et environnement (87). Le nom de Lionel Jospin est cité 54 fois, celui de François Mitterrand 11 fois, Jean Jaurès 6 fois.

Courants

Héritiers des clubs et conventions existant avant le Congrès d’Epinay, les courants structurent la vie interne du PS et s’expriment notamment par les contributions aux Congrès, à travers des clubs de réflexion et/ou autour de certains leaders. Ce site ne faisant la promotion d’aucun courant, sont cités à titre purement informatif  des courants existants ou ayant existé: Alternative socialiste (Emmanuelli), NPS (Peillon, Hamon…), Nouvelle gauche (affilié à NPS), Pour rassembler la gauche (poperenistes autour de Vidalies), Rénover maintenant (Montebourg), Ambition Europe (Lienemann, Quilès…), Réformer (Aubry), Socialisme et démocratie (DSK, Cambadélis…), Nouvelle voix (Gorce, Bloche…), Agir pour l’égalité (Fabius), Gauche moderne (Bockel), Pour la république sociale (Mélenchon et LCR).

Éléphant

Depuis le début des années 80, ce sobriquet prisé des médias affuble les animateurs influents du Parti socialiste. L’expression a plus de trente ans. Elle remonte au Congrès de Grenoble de 1973. Au Parti socialiste d’alors, on croise aussi bien des ténors de la vieille SFIO, que des « barons » fédéraux et que les « sabras » (la jeune génération qui monte). Ces fortes personnalités se réunirent un soir du congrès pour une commission des résolutions. Observant la scène, un ancien de la SFIO lâche, philosophe : « voilà les éléphants qui vont se réunir. » A ceux qui lui demandent le sens de cette phrase, il répond, citant le parnassien Leconte de Lisle : « parce que c’est l’heure où les éléphants vont boire ». Le terme est resté et il désigna depuis, ces hautes figures médiatiques et influentes.

Fédération

Changer la vie. Affiche de 1982

La fédération rassemble les sections d’un même département. Elle met en oeuvre au niveau de chaque département la politique du parti. Les instances de la fédération sont renouvelées à l’occasion de chaque Congrès. Le conseil fédéral (CF) est l’instance de décision de la fédération. Il délègue certaines de ses prérogatives au bureau fédéral (BF). Le secrétariat fédéral (SF) assure la gestion politique de la fédération, en liaison avec le secrétariat national du parti, et agit par délégation du CF ou du BF. Le premier secrétaire fédéral représente la fédération. Il (elle) est élu(e) par les militants.
La fédération de la Moselle compte 51 sections.

Militant

Un militant est une personne qui, membre d’une organisation politique, syndicale ou associative, donne de son temps pour diffuser les idées et les propositions de son organisation.

Motion

Une motion est un texte proposé au vote. Les motions d’orientations sont des textes généraux contradictoires soumis au vote des militants à partir des contributions qu’ils ont rédigées. La motion arrivée en tête à l’issue du vote donne la ligne du Parti. Les motions voire toutes (motion de synthèse) peuvent se rejoindre. Au Congrès du Mans en 2005, cinq motions ont été déposées. A l’issue de la commission des résolutions, une motion unique a été approuvée par le Congrès.

Parti socialiste autonome (PSA)

Au Congrès de la SFIO d’Issy-lès-Moulineaux en septembre 1958, 70% des délégués autour de Guy Mollet et Gaston Defferre approuvent la Constitution de la 5ème République et le retour du général de Gaulle. La minorité, emmenée par Edouard Depreux, Alain Savary, Daniel Mayer et Pierre Mendès-France, décide de quitter la SFIO pour fonder le Parti socialiste autonome. Rapidement, le PSA grossit pour atteindre 20 000 adhérents.
En avril 1960, il fusionne avec l’Union de la gauche socialiste (UGS) et devient le Parti socialiste unifié (PSU).

Parti socialiste unifié (PSU)

Le PSU est né le 3 avril 1960 du rapprochement du Parti socialiste autonome (PSA) et de l’Union de la gauche socialiste (UGS). Se démarquant à la fois du Parti communiste, jugé dogmatique et centralisateur, et de la SFIO, opportuniste et sans orientation politique, le PSU se caractérisait par la grande diversité de ses adhérents (ouvriers, cadres et intellectuels, chrétiens de gauche et athées, réformistes et révolutionnaires…). Sur le plan historique, il a été le principal artisan de la lutte contre la guerre en Algérie. Sur le plan doctrinal, il a développé une conception nouvelle de la politique, associant l’engagement citoyen et l’engagement socio-professionnel, la démocratie locale contre le pouvoir personnel, l’autogestion, l’émancipation féminine et l’écologie, autant de thèmes toujours d’actualité.
Aux élections législatives de 1967, le PSU emporte 4 sièges. A l’élection présidentielle de 1969, Michel Rocard, secrétaire national du PSU, obtient 3,61% des suffrages. Le PSU compte alors près de 15 000 adhérents, mais le choix de ne pas rejoindre le PS en 1971 marquera le début de son déclin. En 1973, le PSU n’obtient que 2% des voix et aucun député, et l’année suivante, aux Assises du socialisme, Michel Rocard et une partie des cadres rejoignent le PS.
En 1984, les deux dernières figures du PSU, Huguette Bouchardeau, candidate à l’élection présidentielle de 1981 (1,1% des voix), et Serge Depaquit, quittent le parti. Le 24 novembre 1989, lors de son 18ème Congrès, le PSU décide sa propre dissolution.

Proportionnelle à la plus forte moyenne

Lors d’un scrutin de liste, méthode de répartition des sièges qui ne sont pas pourvus par le quotient électoral. Cette méthode avantage la ou les listes ayant obtenu le plus de voix.
Exemple: il y a 5 sièges à pourvoir et la liste A recueille 1023 voix, la liste B 258 voix et la liste C 251 voix.
Le quotient électoral est : (1023 + 258 + 251) / 5 = 306,4

  • La liste A obtient: 1023 / 306,4 = 3,34 soit 3 sièges
  • La liste B obtient: 258 / 306,4 = 0,84 soit 0 siège
  • La liste C obtient: 251 / 306,4 = 0,82 soit 0 siège

Que fait-on des 2 sièges non pourvus ? On ajoute fictivement 1 siège à chaque liste et on retient la plus forte moyenne qui en résulte.

  • La liste A obtient: 1023 / (3 + 1) = 255,75
  • La liste B obtient: 258 / (0 + 1) = 258 enlève 1 siège
  • La liste C obtient: 251 / (0 + 1) = 251

Pour le dernier siège, on répète l’opération.

  • La liste A obtient: 1023 / (3 + 1) = 255,75 enlève 1 siège
  • La liste B obtient: 258 / (1 + 1) = 129
  • La liste C obtient : 251 / (0 + 1) = 251

La liste A a donc 4 sièges, la liste B 1 siège et la liste C 0 siège.

Proportionnelle au plus fort reste

Lors d’un scrutin de liste, méthode de répartition des sièges qui ne sont pas pourvus par le quotient électoral. Cette méthode avantage la ou les « petites » listes.
Exemple: il y a 5 sièges à pourvoir et la liste A recueille 1023 voix, la liste B 258 voix et la liste C 251 voix.
Le quotient électoral est : (1023 + 258 + 251) / 5 = 306,4

  • La liste A obtient: 1023 / 306,4 = 3,34 soit 3 sièges
  • La liste B obtient: 258 / 306,4 = 0,84 soit 0 siège
  • La liste C obtient: 251 / 306,4 = 0,82 soit 0 siège

Que fait-on des 2 sièges non pourvus ? On regarde les plus forts restes de voix après attribution des sièges par le quotient.

  • La liste A obtient: 1023 – (3 x 306,4) = 103,8
  • La liste B obtient: 258 – (0 x 306,4) = 258 enlève 1 siège
  • La liste C obtient: 251 – (0 x 306,4) = 251 enlève 1 siège

La liste A a donc 3 sièges, la liste B 1 siège et la liste C 1 siège également.

Proportionnelle dans le Parti socialiste

La règle de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne s’applique à l’élection des organismes du Parti socialiste à tous les échelons.

Résolution

Texte déclaratif dans lequel le parti expose ses positions sur un sujet d’actualité.

Scrutin de liste à la proportionnelle

Dans un scrutin de liste à la proportionnelle, les électeurs votent pour des listes comprenant autant de noms de candidats que de sièges à pourvoir. Ces sièges sont attribués proportionnellement au nombre de voix obtenus par chaque liste. En règle générale, un seuil minimal (5%) est exigé pour qu’une liste soit représentée. Les candidats sont élus dans l’ordre de présentation sur la liste à laquelle ils appartiennent.
La difficulté dans l’attribution des sièges vient qu’en divisant le nombre de voix exprimées par le nombre de sièges à pourvoir, on obtient rarement un nombre entier. Il existe deux méthodes de répartition des arrondis : celle à la plus forte moyenne et celle au plus fort reste.

Section

La France qui change. Affiche de 2002

La section est la structure de base du PS. Elle est composée d’au moins 5 membres dont le secrétaire de section et le trésorier. Elle correspond à une aire géographique (commune, arrondissement dans une ville importante) ou à un lieu de travail (administration, grande entreprise). Les sections sont le lieu de débat et de rassemblement de tous les militants. Elle exprime l’opinion des militants et met en oeuvre au niveau local la politique du Parti, en concertation avec les fédérations.

Synthèse

La synthèse est l’un des enjeux du Congrès car elle permet de réduire la ou les minorités en élargissant la majorité. C’est une possibilité de rassemblement à laquelle la commission des résolutions est sensible en recherchant des points de convergence et en essayant de réunir le plus grand nombre sur une motion finale unique. Ceci s’est produit par exemple aux Congrès de Toulouse en 1985 et du Mans en 2005.

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